Lamothe-Cadillac en Amérique
La fondation de Detroit

Nous sommes aussi mal informés des conditions d’installation en Amérique d’Antoine Laumet que de ses années de jeunesse en France.
Il a embarqué à La Rochelle et accosté à Port - Royal, capitale de l’Acadie, en 1683. Cette presqu’île située à l’Est du Canada servait de base à la guerre contre la marine anglaise. 
Il est vraisemblable que, membre de l’équipage d’un corsaire, puis aventurier et coureur des bois, il se soit rendu dans les possessions ennemies, sans doute pour espionner, sous couvert d’activités commerciales.
Un itinéraire de Lamothe-Cadillac à travers les Grands-Lacs
    
"
Je suis, à l'égard des connaissances de ce pays-là, depuis l'Acadie, la Nouvelle-Angleterre, la Nouvelle-Hollande, jusqu'à la Caroline, comme le sachant mieux que qui que ce soit, ayant fait divers voyages par mer et par terre, ayant même été 250 lieues dans la profondeur des terres. " (Lettre de Lamothe-Cadillac, 1689)

  
Cadillac est très lié avec les " corsaires " François et Denis Guyon, dont il épouse la fille à Québec le 25 juin 1687. Le contrat de mariage est le premier document officiel mentionnant le nom de Cadillac. Après son mariage, Cadillac essaie d’avoir une vie stable. Le nouveau juge DesGouttins, de Port Royal, le prend sous sa protection, à partir du 7 septembre 1689, comme greffier.

Il parcourt l’Acadie, la Nouvelle - Angleterre et la Nouvelle - Hollande, s’enfonce vers les terres de l’Ouest, fréquente de nombreuses tribus indiennes.
En 1694, alors que l’on vient de lui confier le commandement du très important poste de Michillimakinac, à la jonction des lacs Huron et Michigan, il écrit : "
Je n’ai pas ici un moment de repos ; je suis ici au milieu de 30 ou 32 nations qui ne sont ni civilisées, ni policées, ennemies les unes des autres et qui de tout temps ont eu la guerre ensemble. "


   
Etabli à Port - Royal, il vend de l’alcool et traite avec les Indiens de la frontière canadienne.
Hurons, Iroquois, Algonquins, Illinois, Outavois, Canibas se côtoient plus ou moins pacifiquement. Cadillac se familiarise avec leurs langues et leurs coutumes, rendant les échanges plus aisés et plus fructueux.

Malgré l’ordonnance royale du 21 mars 1696 qui ferme le poste de traite de Michillimakinac, Cadillac sollicite, en 1702, le monopole du commerce des fourrures : il en devient le maître absolu dans la région des Grands Lacs, ce qui irrite les notables de la colonie et les jésuites.

     Le 5 juin 1701, Cadillac quitte Montréal à la tête de " 100 hommes, soldats et habitants, dans 25 canots chargés de vivres, marchandises, ustensiles, munitions nécessaires pour aller faire l’établissement du Detroit. "
Il s’établit le 24 juillet 1701 "
sur un point où l’émissaire du lac Saint-Clair ... se rétrécit à 800 m environ ". Là, il bâtit un fort " à 4 bastions de bons pieux de chêne de 15 pieds de long, dans le plus étroit de la rivière ", initialement appelé "Fort Pontchartrain ". 
    Ainsi est née la ville de Detroit (U.S.A.).

 

Le fondateur de Detroit avait-il la mine conquérante qu'on lui a donnée, ou bien est-ce le portrait ci-dessous, récemment retrouvé, qui le représente réellement ?

Cadillac " offre de faire revenir tous les sauvages, nos alliés,...dans leur ancien territoire entre le lac Erié, le lac des Hurons et le lac des Illinois, et de créer , à Detroit, un poste fortifié qui serait la tête de la colonie. " Tel est le premier document officiel projetant la fondation de Détroit.
Pour convaincre ses nombreux adversaires, les ministres et le Roi, Cadillac observe que le Detroit assurera l’entière sûreté de la colonie, de son commerce et la ruine des Anglais, mais que " 
si l’on n’y entretenait qu’une garnison, (il) ne ferait aucune impression dans l’esprit des Iroquois ... et beaucoup moins encore dans celui des Anglais. "

Fort-Ponchartrain, sur la partie étroite de la rivière, entre les lacs Sainte-Claire et Erié

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